Envie de monologues silencieux...
Le temps qui lentement s'écoule. Le cadran qui égrène les minutes. Il est encore une heure raisonnable et pourtant la fatigue me prend. J'attends un appel. Cet appel ne vient pas. Les chansons douces se succèdent, ça me rappelle vaguement les fins de fêtes, quand ne restent plus que les rebelles qui ne se couchent pas, ceux qui carburent au café plus noir que noir et qui pourtant ont les yeux si peu ouverts. Je lis un monolohue de R.. Le premier. Il est beau. Pas R., son monologue. Mais ça il ne le sait pas. Je fais grêve. Ca il le sait, puisque c'est pour ça qu'il s'est lancé dans son monologue. Pour montrer que parfois les rôles s'inversent. Moi je voulais qu'il commente. Oh, pas pour les chiffres et autres statistiques débiles et inutiles, non. Seulement parce que R. écrit bien et que ce qu'il écrit me touche. Alors j'aime quand il s'adresse à moi, quand ses élucubrations farfelues me sont destinées.
Eh, R. !
La pluie c'est beau.
La musique du vent c'est la plus jolie après celle des hommes, la Vraie.
Nan, le bac c'est pas l'avenir, t'as raison et t'as eu tort de l'affirmer.
Parce qu'en vrai t'es le Peter Pan du monde réel.
Mais la fée Clochette elle est prisonnière.
Et puis le capitaine Crochet il meurt jamais.
Changer de sujet c'est bien.
Je te laisse parler parce que c'est ton tour.
Ta tête c'est Le Fleuve.
Et ses ramifications sont si belles.
Moi j'aime pas les barrages.
J'aime plus.
Les journaux intimes ça sert à rien.
T'écris des mots, et puis quand tu relis tu les crois.
Sauf que quand t'écris t'es jamais objectif.
Alors moi je sais plus vraiment ce que j'étais.
Ecrire c'est jour avec les mots, enjoliver des idées, les enrober.
Tu transmets.
Le scruteur du ciel ne craint plus rien. il attend l'Apocalypse. Il dortsur les nuages.
Oui, [Moi].
Pour moi c'tait du coton.
Les couchers de soleil je trouvais ça gnagna, sauf quand j'avais mon appareil photo.
S. n'appelle toujours pas. C'est très décevant. J'eus espéré un signe, mais rien.
A quand l'hiver ?